jeudi 22 juillet 2021

La peur du qu'en dira-t-on


 

 

 

Je me suis, des années durant, interrogée sur mon incapacité, à vivre ma vie, telle que je la désirais au plus profond de moi.

J'avais bien conscience que le regard des autres sur ce que j'affichais, prenait l'entière place. J'étais toujours inquiète de ce qui pouvait se dire, comment allait-on me juger ? est-ce qu'on m'écarterait  du groupe social ou familial si j'étais telle que je suis réellement ? Est ce que je conviendrais et surtout, est ce qu'on m'apprécierait ? 

Est ce qu'on continuerait à m'aimer si je cessais d'être conforme ?  Alors, je laissais les autres,  insidieusement, décidé de mon chemin, de mes fréquentations, de qui était bien ou pas pour moi, de comment je devais éduquer mes enfants, de ce qui était convenable en société . . . etc.

Je souffrais d'apprendre ce qu'on disait de moi, pleurant sur l'injustice que je subissais, mais incapable d'exploser  ce carcan. Je redoutais  ces regards, ces jugements au point  de reléguer au second plan et même d'oublier mes propres désirs, mon chemin de vie . . .  mais je m'en voulais de cette faiblesse, de ce sentiment d'infériorité que j'éprouvais, et qui semblait être confirmé, systématiquement par les qu'en dira-t-on. Je leur en voulais de m'avilir ainsi, de me modeler, alors qu'il ne tenait qu'à moi de ne pas les laisser faire.

On s'enferme soi-même dans une prison invisible dont on détient la clé pour s'échapper, mais la crainte des apparences, de l'image que l'on va offrir aux autres est si forte que l'on y préfère sa sécurité. 

Alors, on triche, avec les autres, mais aussi avec soi-même.  on entretient ce vernis de façade, que l'on pense protecteur. Mais on finit, tôt ou tard, par étouffer, par être dans un malaise existentiel . . .   qui suis-je ? qu'est ce que je suis en train de faire de ma vie, celle qui n'appartient qu'à moi ? ? 

 L'essentiel est derrière moi et je sacrifie ce qui est devant moi pour obtenir une fausse bienveillance des personnes qui m'entourent ? ?  

 La fierté, la dignité, l'estime et la confiance en soi m'ont permis de faire voler en éclat cette carapace qui m'étouffait, faire fi de la pensée d'autrui, et de ne pas me laisser ébranler par leur jugement de valeur. Je ne pouvais plus me regarder dans une glace sans voir en moi, une forme d'hypocrisie, de  manque de courage, d'incapacité à s'assumer telle que j'étais, d' assumer mes choix, mes pensées, mes idées, reconnaitre mes qualités pour ne voir que les défauts . . .   de me trouver des excuses fallacieuses pour ne pas affronter et changer au nom de mon bien-être.

Cela m'a demandé une remise en question profonde, et de faire face à mes craintes, de comprendre que je ne serais pas moins heureuse de ne pas faire l'unanimité, ni  moins aimé. Au contraire, je pouvais désormais, être certaine  que le qu'en dira-t-on ne pourrait plus m'entraver, me faire douter de moi, régir ma vie, et me faire souffrir. 

Les propos malveillants dictées par la jalousie, le besoin intempestif de s'occuper de la vie d'autrui lorsque leur vie est fade, cette croyance d'être le détenteur de secrets concernant les autres et qu'ils imaginent les rendre importants vis à vis de l'oreille attentive, elle même avide de ragots. Tout ceci se logeait désormais dans le tiroir : Passé.

Quelle liberté retrouvée ! ! !  regarder dans les rétroviseurs et se dire" j'ai peut être perdu du temps, je suis sans doute passée à coté de choses supers sympa, qui aurait changé ma vie, je me serais moins trompée sur la nature humaine, je n'ai plus autant de relations . . . mais je suis enfin moi.

Depuis 8 ans j'ai une certitude :  celle d'avoir  gagné ma liberté d'être, ma liberté de penser, et de penser par moi même, de ne plus vivre sous influence, et donc sous emprise, ça m'a permis de m'éloigner des personnes toxiques à mon bien-être, et de les regarder s'enliser dans leur vie sans intérêt. j'ai appris qui j'étais , et savoir ce que je voulais et à le priorisé. 

Ce ne sont pas ces personnes qui me définissent, mais leurs attitudes malsaines qui les définissent, eux

J'ai sais ce que je vaux et tout ce qu'ils pourront dire n'y changera rien. 

Sam



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