samedi 17 juillet 2021

Et puis, il y a eu P . . .

                


 

 


 

 Et puis, il y a eu Pascal, le premier amour . . . Enfin, le premier frisson.

 J'avais 14 ans, j'étais amoureuse. Je lui ai tout donné, offert ma pureté et il m'a balancé, au bout de 8 mois parce que son frère jaloux lui avait raconté m'avoir vu embrassé un autre garçon lors de festivités carnavalesques. Je ne me suis pas défendue, (pourquoi faire puisqu'il était convaincu de détenir la vérité) et je ne l'ai pas retenu mais j'ai cru mourir de chagrin, j'avais 14 ans.

A cet âge, on est entier mais  tout fini par passer. Chacun de nous a fait sa vie. En 2010, il me recontacte via les réseaux, 32 ans ont passé. Il n'est pas bien dans sa vie maritale, mais n'en laisse rien paraitre dans ses messages. 3 ans plus tard, il perd sa femme et  m'envoie un SMS sitôt son décès. 

Bouleversée par l’événement douloureux qu'il vivait, (je suis empathique) j'ai essayé de lui apporter,  à distance, mon soutien.

Je me souviens  lui avoir demander de me dire sincèrement si mes messages l'importunaient. Je ne voulais pas aggravé son chagrin. Au contraire, il s'est empressé de demander de ne pas cesser cet échange, qu'il lui faisait du bien.

Le lien s'est alors  reconstruit petit à petit,  entre humour et confidences, et la naissance de nouveaux sentiments.

Lorsque nous nous sommes revus, il était veuf depuis 3 mois et inévitablement  notre relation a repris ce week-end là de mars 2014 et a  duré 2 ans et demi.

 Il va de soi qu'au début notre histoire était secrète, il n'était  pas moralement acceptable de démarrer une nouvelle relation et de s'envoyer en l'air  après 3 mois de veuvage. Pour lui, j'ai respecté... étant capable d'accepter les principes moraux de chacun, car pour moi l'opinion ou le jugement d'autrui ne compte pas et ce depuis longtemps. Moi, ça n'allait plus dans mon couple, et je n'ai rien cacher de ma relation ni de mes intentions à Philippe.

S'est installé, alors une relation à distance, chacun chez soi, a 400 km l'un de l’autre. Rapidement, il a commencé à projeter notre futur à chaque fois que l'on se retrouvait. C'était trop tôt à mon gout, besoin d'être sure de moi, de lui, besoin de cohérence, de certitudes, de preuves. Il était agréable de rêver, mais rêver n'est pas s'engager . . . ça ne mange pas de pain.

Puis, il a fallut que je passe l'examen d'entrée, 1 à 2 mois après le début de notre relation,

Présentée à ses amis, il a sollicité leur avis sur moi, et s'ils n'avaient pas donner leur aval, m'aurait il dégagé ? Que puis-je dire sur ce que j'ai ressenti en apprenant ça .  . . Drôle de façon d'aimer ! ! !  est ce qu'il désire que nous vivions  tous ensembles ? Est ce que lorsqu'il aura envie de faire l'amour, il ira aussi  leur demander la permission, ou leur avis ? ? ? étrange . . .  ! ! premières inquiétudes

Au début, c’était mode "lune de miel". Il était tendre, attentionné, amoureux,   mais  quelques détails parfois me faisaient penser  que certaines choses allaient me déplaire. Je ne m'y attardais pas trop, convaincue que j'étais, sans doute devenue trop exigeante et sachant que je suis perpétuellement dans le questionnement  (désolée d'être née ainsi : neuro-atypique)

J'ai été rapidement confrontée aux inconvénients de la relation cachée. Je ne pouvais me rendre chez lui que lorsqu'il était certain que la famille de feue son épouse ne soit plus présente. Lorsque sa belle-mère téléphonait, je devais faire silence, ou bien sortir de la maison pour ne pas éveiller les soupçons. Lorsque ses beaux-parents étaient chez lui, c'était zéro visio, zéro  SMS, le silence radio. J'en arrivais à me demander ironiquement si sa belle mère l'accompagnait aux toilettes le matin, ou a la douche, si elle restait accroché dans son dos a regardé par dessus son épaule, si elle dormait avec lui ? bref pourquoi il ne trouvait pas 30 secondes pour envoyer un petit message, hormis le soir, parfois, dans son lit.

J'en étais parfois tellement irritée, que je me disais "lorsqu' il aura envie d' une gâterie , il n'aura qu'à demander à sa belle mère". J'ai toujours trouvé un moyen, moi,  en étant chez lui, ou chez moi pendant une visio,  de communiquer avec mon meilleur ami. Obligée de me cacher pour ne pas avoir a subir une crise de possessivité excessive et abusive  sans fondement et sa jalousie dévorante, mais il n'a jamais été  question de ne pas communiquer avec mes amis.

Selon lui, j'avais une vie de merde, ici, une famille de merde, un passé de merde, des amis de merde et qu'il  était la seule porte vers mon futur bonheur.

Il était jaloux, possessif,  il a fallut que je dégage des contacts FB, et que je fasse attention a ce que j'y publiais, se sentant systématiquement visé par mes publications.

Lorsque nous sortions et  qu'un gars posait son regard sur moi, il montrait que j'étais SA propriété. 

Il tenait aussi, à ce que je sois intellectuellement la femme potiche et cruche qui lui permettrait d'affirmer sa supériorité ( "Tu me fais peur" m'a-t-il dit, lorsqu'il a su que j'avais un QI au dessus de la norme)

Il aurait voulu que je sois avec lui, à chaque  anniversaire, mais sa famille était là. Notre relation inavouée le positionnait dans un choix cornélien.: " J'ai envie qu'elle soit là, mais pour ça, je dois leur dire, et si je leur dis, ils vont mal me juger, car mon devoir vis a vis d'eux, est de respecter mon veuvage plusieurs années. Du coup, je sacrifie mon envie qu'elle soit là"

Puis sont arrivées, les crises de colère, durant lesquelles il se servait de ce qu'il savait sur moi, pour être blessant, insultant, humiliant, jusqu'à me faire pleurer, pour ensuite venir me consoler, et promettre le paradis auprès de lui . . . Sans le savoir il œuvrait  déjà à éteindre mes sentiments." je t'enflamme puis je te glace, puis je t'enflamme à nouveau . . .  et je te glace . . . il arrive un moment ou le feu ne se rallume plus.( un comportement  psychologique toxique)

Il a fait des projets avec moi, puis m'en a exclu, puis de nouveau inclus, en mode yoyo,  changeant de projets sans cesse. Insécurisant pour moi, qui, au vu de mon passé sentimental, avais  besoin d'assurance, pour construire une relation solide.  Ce manque d'assurance et de profondeur de ses désirs me concernant, a largement contribué à la diminution de mes sentiments. J'ai fini par écouter . . . simplement . . .   sagement . . . sans me projeter avec lui dans un avenir quelconque. Comment continuer a s'investir dans une relation dans laquelle on ne se sent pas désirer ? Un jour de colère, il m'avait d'ailleurs dit : "tu finiras ta vie, seule" ( vivre avec quelqu'un par peur de finir seul, c'est pour moi, la pire des raisons, et ça ne peut pas marcher 😵) Lorsque l'autre te ferme la porte au nez, il n'est pas en droit de te reprocher de ne pas rentrer, et c'est ce qu'il a fait.

Pour me protéger, et ne rien montrer de ma déstabilisation, je m'aventurais sur le même terrain, projetant moi aussi, mais sans lui et loin de lui. Il m'en faisait le reproche, et piquait des colères.

Je ne devais pas oublier l'anniversaire de ses amis, il était important qu'ils conservent une bonne opinion de moi. Je me devais d'être dans les apparences qu'il souhaitait, une bonne maitresse de maison, voire une "épouse modèle". Je me souviens même qu'il m'ait demandé de ne rien dire et ne pas nier si l'on me qualifiait comme étant son épouse. C'était malaisant, voire flippant

 Nous n'abordions que des sujets qu'il l’intéressait, lui, et ses amis . . . les ragots et autres commérages, leur boulot, la vie des voisins . . . Lorsque j'arrivais chez lui, ses amis, son patron, ses voisins savaient tout de ma vie (du moins ce qu'il en savait lui ) Le hasard fait bien les choses, et j'ai fini par apprendre qu'il avait été bien  plus loin dans l'irrespect, il a même été jusqu'à confié notre intimité à ses amis, (et oui, tout fini toujours par se savoir ) et lorsque j'ai abordé le sujet, il s'est défendu par  un odieux mensonge, en expliquant que "c'était pour rire". Pourquoi parler dans mon dos ? ? ? On plaisante au sujet des autres, avec ces autres, pas sur les autres dans leur dos.

Au bout d'un an, je ne participais plus aux conversations, j'écoutais. Je restais silencieuse. Ses amis remarquaient mes silences, mon changement,  Pascal leur disait que mon silence était le résultat de mon futur départ et de la tristesse que j'éprouvais de le quitter ( tellement sur de lui) alors qu'il était le fait d'un désintéressement total . . . Puis  j'écourtais mes séjours, voire même, je trouvais des excuses pour ne pas me rendre chez lui. J'éloignais les soirées visio les unes des autres, trouvant de fausses raisons, ou profitant des vraies.

Lorsqu'il m'a jeté, il a pris pour excuse le message de mon ami d'enfance sur fb, et l'a transformé en crise de jalousie, une fois de plus, il a imaginé que je le trompais,  mais il a aussi mis la rupture sur le dos de mon enfant, prétextant qu'il lui manquait de respect.

 Il avait, en fait, des problèmes de boulot, son patron et ami de 30 ans, avait vendu l’entreprise sans même l'en aviser ou lui proposer la reprise . . .  1 mois avant, il m'avait dit qu'il allait parler à ses beaux-parents de notre relation car il ne supportait plus cette situation.( je n'ai pas relevé son propos plein de certitude) Pour moi, c'était trop tard parce que je ne croyais plus un seul mot de ses promesses , puis parce que ça n'avait plus aucune importance, mes sentiments étant morts depuis longtemps.

Il a préféré un match de foot de l'euro, à une discussion sérieuse. Pas grave, chacun place ce qu'il veut dans ses priorités, et j'ai compris que j'étais moins importante qu'un match de foot.  Blessant par principe, et blessure d'orgueil mais pas grave en soi, vu que je n'avais plus de sentiments.

Il est revenu vers moi, 1 an 1/2 après, et lors de sa visite et d'une balade parce qu'il voulait  discuter, il a mentionné que mon enfant avait du murir, qu'il allait partir faire des études . . .  que ça nous laissait le champ libre pour envisager quelque chose entre nous. Je l'ai écouté, tenté par quelques subtilités linguistiques de lui faire comprendre qu'il prenait des raccourcis, et bottait en touche sur sa responsabilité ( il n'y a pas plus sourd que quelqu'un qui ne veut pas entendre). Évidemment peine perdue. Il a cru que nous recommencions a construire une relation. 5 ans qu'il était veuf, pour les bien-pensants, il était en droit de refaire sa vie, et mieux encore, il avait obtenu la bénédiction de ses beaux-parents . . . je l'ai laissé croire . . .  A ma grande surprise, et lors d'une ultime crise  parce qu'il se pensait en relation avec moi, il m'a menacé : " ou tu dis a tout le monde que nous sommes ensembles, ou c'est fini"

La bonne blague . . . en dictateur relationnel, il m'impose d'annoncer  publiquement que nous sommes un couple me  menaçant de rupture. Au delà d'une relation fantôme, qui n'existait que dans sa tête (vu 2 fois en 1 an 1/2) c'est son côté : " maintenant, je veux . . . donc tu t'exécutes" qui m'a le plus scotchée. Je n'ai eu aucune difficulté a lui dire que je prenais la 2nde option, vu que selon moi, rien n'avait recommencé. Mais son toupet m'a littéralement sidérée . . . puis fait rire.  

"Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnait. "Audiard

A-t-il imaginé que je partirais pour une 3e croisade ? ? ? que j'encaisserais que mon enfant devienne le motif de sa rupture précédente ?  que je pouvais effacer les mots, les attitudes, l'insécurité ? m'installer sur son siège éjectable et attendre qu'il appuie sur le bouton ? tout quitter pour lui, et me retrouver loin de tout, et à la rue, le jour ou il piquerait une crise et me jetterait de chez lui ?

Je n'oublierais jamais, mon premier mari, qui lorsqu'il a appris ma demande de divorce, m'a dit: "tu prends tes gamins ( les siens aussi ) sous le bras et tu pars, ici, c'est chez moi, c'est moi qui bosse" 

Ce sont ces blessures  qui permettent de ne pas renouveler les mêmes erreurs. On peut donner une chance à chacun et à soi-même de vivre quelque chose de différent, mais on reste toujours sur le qui vive.  On peut fuir par peur, ou se battre. 

Je garderais ces cicatrices comme étant la signature du passé. Elles font ce que je suis aujourd'hui, partagée entre l'envie et la peur, le lâcher-prise et la retenue, la conviction et le doute.

UNE CERTITUDE : On ne rallume pas un feu sur des cendres froides ! ! ! 

 

Sam



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