vendredi 16 juillet 2021

Il y a eu P . . .

 

 

 

 

 

 

 

 

 Il y a eu Philippe . . .

Notre rencontre : 1994, en boite de nuit, il était portier/videur et j'étais une cliente. J'avais 30 ans, étais en instance de divorce. Il venait de perdre son petit garçon de 3 ans et en instance de divorce aussi.

Il était beau gosse, et les filles lui tournaient autour, il me cherchait, moi,  mais je ne le voyais pas. Il a fallut 8 mois et un ami commun pour faire le lien.

S'en est suivi, 4 ans de relation . . .  4 ans durant lesquels il a mis en place son emprise. C’était compliqué à l'époque de repérer en lui, le PN qui allait me détruire.

Le piège a commencé très tôt.

En touchant la corde sensible d'une mère, le décès d'un enfant, la souffrance d'un père devant cette perte, c'est pleine de compassion qu'il m'a hameçonné.

 Ensuite, est venu le moment de se dépeindre comme l'homme "idéal", celui  qui serait l'opposé de l'homme que je quittais. Celui qui comblerait mes attentes, répondrait à mes désirs:  Attentionné, dans le partage des taches ménagères, tendre, présent auprès de moi, bricoleur si j'avais besoin, capable d'accepter  mes enfants, capable de prendre le relais préparation des repas, et bon amant insatiable . . . capable de conserver une part d'indépendance . . .  etc. Le pire, c'est que pour ferrer sa victime (moi) Phil allait jusqu'à jouer le rôle du gars qu'il décrivait, sans même s'être installer chez moi. Globalement, j'avais envie d'y croire, même si parfois, mon gyrophare intérieur se mettait en route et malgré les "conseils" que je recevais me disant de me méfier  Je pensais, alors, que ma précédente expérience m'avait laissé sur la défensive, que l'humain ne sait que critiquer, et qu'il était important que je sois positive, en lui donnant sa chance.

Puis il s'est installé, chez moi, quelques mois avant le mariage, et là, les dérapages ont commencé.

D'un amant insatiable, il est devenu, un abstinent  récidiviste. je laissais faire, et lorsque je cherchais à savoir la raison de ce changement, j'avais droit  à des excuses plus différentes les unes des autres. "Je suis stressé a cause du CFP . . . ma mère est malade du cœur, ça m'inquiète . . .  ça ira mieux lorsque tu seras ma femme . . . Évidemment, rien ne s'est arrangé par la suite, dans ce domaine. 

Comment raconter 16 ans de vie commune, durant lesquelles j'ai vécu seule, sans  pouvoir compter ou me reposer sur lui. J'ai eu tout à gérer, seule, le quotidien à la maison, taches ménagères, courses, préparations des repas, papiers administratifs, ses recherches d'emploi, le bricolage, assurer les finances. Il promettait de faire, mais lorsqu'au bout d'un certain temps, je renouvelais ma demande, il répondait : "J'ai dit que je le ferais, je n'ai pas dit quand". Alors on fait soi-même et on ne demande plus rien.

J'ai du aussi, supporter son alcoolisme, avec tout ce que ça peut comporter de déboires au quotidien. Les bouteilles cachées, les finances dérobées et les découverts récurrents, les licenciements, la mise en danger, les arrestations policières, le passage devant les tribunaux, les tromperies et mensonges, la violence, les promesses incessantes, et non tenues. Son abstinence en matière d'hygiène . . .

Il a liquidé mon bar, il a fait fuir mes amis, il n'a jamais cuisiné, à l'inverse de ce qu'il avait annoncé. Il ne m'a jamais secondé aux taches ménagères, me laissant assumer ce rôle même lorsque j'ai souffert  d'une paralysie débutante à cause de 2 hernies discales,  et même lorsque lui, restait des mois sans travailler  et à ne rien faire à la maison

 Il m'a même étranglé, sous l'emprise d'alcool, en sortant du mariage de son collègue, qui m'avait demandé de ne pas le laisser conduire. C'est un automobiliste qui m'a sauvé la mise, voyant la scène et qui s'est arrêté. Comme ça ne suffisait pas, j'ai été débarquée à plus de 11 km de chez moi, talons aiguilles, jupe longue fendue, petit haut, à la tombée de la nuit, et sous la pluie. Comble de la cruauté, au début, il faisait quelques mètres avec sa voiture et redémarrait, sitôt j'arrivais à sa hauteur. Depuis d'ailleurs, j'ai du mal a apprécié ce genre de blague, que certains se plaisent à faire. 

Il n'a participé que partiellement aux repas familiaux, juste dans l'opportunité de boire et de manger, pour ensuite y préférer un retour solo à la maison pour siester. Il me reprochait ensuite de ne pas lui faire part de nos discussions. Il a privilégié aussi, la sieste, pendant que je démontais le tableau de bord de sa voiture pour en changer le radiateur ( 16 h de travail pour moi, au delà de mon travail et du reste). Il a priorisé TV, console et sieste, me laissant faire la vaisselle dans la baignoire, cause d'une fuite sous l’évier de la cuisine, refusant que je demande à un membre de ma famille, pour que personne ne sache. J'ai du faire moi même achat des fournitures et réparation.Il pouvait rester des jours entiers, sur sa console de jeux, ou l'ordinateur,  et n'apparaitre que pour manger, fumer, boire. Il a dormi dans le fauteuil pendant que j'avais mes contractions, puis s'est hâté de partir après les soins du bébé, pour pouvoir sortir en boite et picoler, de ce temps je faisais une grave chute de tension en salle d'accouchement, vomissant partout et affolant sage femme et infirmière. Lorsque je passais ensuite mes nuits a soulager les pleurs de notre enfant, il continuait a jouer à la guéguerre sur la console, puis fatigué, il se couchait. Il me traitait de feignasse, parce que fonctionnaire, et libre l’après-midi en effectuant 6h/14h30 lorsque lui faisait 8h12h/14h18h . . .

Il disait ne pas parvenir a s'investir dans notre relation, parce que des comptes bancaires séparés . . . j'ai pris en charge la démarche du compte joint (malgré de nombreuses réticences, mais il a su rallié de son côté, un couple d'amis, pour me convaincre)

Il disait ne pas pouvoir s'investir et créer des automatismes, parce que" chez moi", et pas "chez nous" . . .  je me suis chargée de faire la démarche de déménager. J'ai rénové l'appart pour le rendre propre, préparé les cartons, démonter les meubles pendant qu'il faisait des siestes

Il n'a pas supporté ma psychothérapie, il voulait connaitre l'intégralité de mes séances, il craignait que je parle de lui, j'ai tenu bon 2 ans 1/2, et laisser tomber à force de pression et de harcèlement. j'ai fini par me mutiler. Il m'accusait de divulguer à qui voulait l'entendre son penchant pour l'alcool, son aspect négligé . . .  il n'avait pas besoin de moi pour ça. On le trouvait titubant dans les rayons des hypermarchés, dérangeant la clientèle, on le voyait à l'école en claquette avec des pieds d'une propreté douteuse, en tee-shirt avec les mêmes taches sur les bras des jours durant., le monde est petit et tout fini  par se savoir, et se dire. J'avais honte.

Lorsque j'ai demandé le divorce, je ne partageais plus la même chambre depuis 14 ans, ce qui implique aussi une vie sexuelle inexistante. J'avais tenté, de chercher à comprendre, au tout début, mais je n'avais pour seule réponse que : plus tu demandes moins tu auras

Je n'ai plus jamais rien demandé.

La seule chose qu'il ne m'ait jamais donné : c'est l'envie de le quitter.

Je ne pourrais plus envisager de partager ma vie avec quelqu'un, il m'en a écœuré, il a brisé ce désir et m'a rendu méfiante.

Sam



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