mercredi 30 mars 2022

Je ne peux plus faire semblant ! !

 Mardi, fin de journée, je rentre à peine, mon téléphone sonne  . . .  comme j'ai attribué des sonneries personnalisées, je devine que c'est mon ex.

Mon intuition me dit qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. C'est aussitôt confirmé, lorsqu'il commence à me demander de dire à son fils qu'il l'aime, vu que son fils refuse de lui parler depuis plus d'un an . . . ( Comme je ne suis pas que CON et que je connais le type, je sais que c'est une entrée en matière pour la jérémiade qui va suivre) il m'explique que selon lui, il arrive au bout du parcours, qu'il   sent la fin arrivée, qu'il est convaincu que son corps résiste aux traitements, sa tumeur a regrossi . . .  (Il a cru que malade quelques mois après le divorce, je reviendrais  . . . )

Suis- je devenue sans cœur ? ce qu'il me dit ne me touche plus du tout  . . . il faut dire que je perçois dans sa manière de parler qu'il est alcoolisé ( 7 ans de pratique, je suis marqué au fer rouge par l'aversion aux abus d'alcool) et comme d'habitude lorsqu'il est dans cet état, je décroche de la conversation car je connais d'avance le discours qui va suivre. Et ça ne loupe pas ! ! !  après la contrebasse de son larmoiement,  il me sort les violons : son amour pour moi, qu'il sera toujours  là pour moi, que je ne dois pas hésiter à faire appel à lui en cas de souci . . . etc. C'est le genre de propos qui m'irrite, (et ce d'autant plus fort qu'il a toujours été aux abonnés absents pendant le mariage) mais je reste impassible.

Loin de vouloir le plomber davantage,  mais excédée, quand même,  par son déni, je lui signale au passage ( d'une voix calme et monocorde) que si son fils ne veut plus lui parler, c'est qu'il a largement dépassé les bornes, et si je ne réponds rien aux autres propos, c'est juste que je l'écoute et n'ai rien à dire, et que si jamais j'ai  besoin de quelque chose, je ferais appel à mon copain et personne d'autre. ( ça a eu, au moins, le mérite de le recadrer). j'ai abrégé la conversation pour ne pas perdre de temps à écouter des inepties.

En  réfléchissant, j'ai pris conscience que ça n'avait plus aucun impact sur moi, que tout ce qui pouvait lui arriver ou ce qu'il pouvait dire  me laissait totalement indifférente et  me glissait dessus . . . !  !

J'entends d'ici, la bien pensance crier "au scandale", à "la méchanceté", à "la sans cœur" . . . possible qu'à force d'essuyer des plâtres je sois devenue insensible, et méprisante  . . . mais quoi qu'on en dise, je pense  qu'il paye l'addition de ses dérives, de ses excès,  de sa certitude qu'il pouvait abuser sans en subir tôt ou tard les conséquences. 12 ans d'alcoolisation et au bout, le cancer type, lié justement à sa pathologie.

Je ne me réjouis pas de ce qui lui arrive  mais je ne parviens pas à le plaindre . . .  Une amie me disait récemment "c'est triste de finir malade et seul" . . .  j'imagine bien, mais il a eu la naïveté de croire que dans la vie, tout tombe tout cuit, qu'il n'y a aucun effort , ni aucun sacrifice à fournir (et par sacrifice j'entends sacrifier une part de son  bien-être à ne rien faire ou a faire attention à lui, faute de faire attention aux autres) . . .  il a cru que "Bobonne" serait toujours là pour tout faire,  que nous vieillirions ensembles et qu'il serait  bénéficiaire du confort que je lui apportais et dont il avait largement profité, mais surtout exempté de  donner en échange.

Tôt ou tard, le robinet se ferme, la source est tarie, il ne faut pas croire que tout est inépuisable, car tout s'entretient . . .  il aurait fallu y penser tant qu'il était encore temps.

Je ne peux pas faire  semblant, semblant d'avoir la moindre compassion, la moindre tendresse, la moindre affection. Je suis maintenant,  absolument moi, dans une cruelle indifférence ! ! !

Sam



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