mercredi 11 mai 2022

Lorsqu'on lâche-prise . . .

C’était compliqué, pour moi, de dialoguer avec Philippe, auparavant.

J'ai toujours mis des gants pour lui parler, toujours minimiser le mal qu'il m'a fait.  Il faut croire que malgré mon caractère bien trempé, j'étais dans le déni  depuis très longtemps  d'une peur de lui bien profonde.

Je n'oublierais jamais  ce qu'il m'a donné à vivre pendant toute ces années, même si j'ai fini par  pardonner.

On reste, souvent pour les mauvaises raisons, et la mienne c'était que si je partais, Max finirait par ne plus avoir de père.  J'ai culpabilisé longtemps d'avoir divorcer une première fois, et de m'être choisi au lieu de me sacrifier pour mes enfants.

 Je me suis toujours occupée de Max, seule.  comme des deux grands . . . toilette, repas, école, devoirs, médecin, hôpital, les couchers, les histoires du soir, les sorties, se lever la nuit, les  confidences et la communication . . . etc. Phil était intérimaire  . . .  également avec son enfant et tant que je restais, Max avait un "semblant de père" au moins un visuel quotidien. Il s'occupait de lui,  ( pas toujours très bien) lorsque je travaillais, mais mon seul retour suffisait à tout stopper. A partir de ce moment, Max n' existait que  selon les désidératas de son père et non selon les besoins que nécessite tout  enfant, quant à moi, je n'existais que pour tenir la maison propre, effectuer toutes les tâches qu'imposent une vie de famille ou une vie de couple, linge, repas, ménage,courses, démarches administratives, etc. J'ai même du prendre en charge la plupart du temps le  bricolage: Plomberie, peinture, tapisserie, etc. J'ai travaillé pendant qu'il flemmardait trop régulièrement à la maison . . . 

Il y a eu certainement  une part d'empathie . . .  ou peut être  de pitié  plus que d'empathie, de la crainte aussi. Ce mélange de motifs m'a fait retardé l'inéluctable. On ne peut pas  penser à un parcours de vie qui est plus proche de la fin que du début, sans un regard dans les rétroviseurs, et sans se dire "mais qu'ai je fait de ma vie ? pourquoi je m'interdis d'être épanouie, voire heureuse ? " 

J'avoue avoir fait appel à mon intuition pour choisir le bon moment pour lui annoncer ma décision définitive de nous séparer,  lui annoncer le désert de mes sentiments pour lui depuis trop longtemps, ma certitude qu'il  fallait que je commence à penser un peu à moi, et à mon projet de vie, à mes désirs.

Il m'a fallu lâcher prise, et prendre le risque  d'un excès de violence. Je m'étais dit" tant pis s'il me casse la tête, je préfère l'hosto, ou la mort que de rester encore avec lui . . . tout vaudra mieux que ça"

J'ai réussi depuis, à lui dire, tout le mal qu'il m'avait fait : l'alcool, la violence, ses mensonges, son égoïsme, son manque  d'investissement, son choix d'inexistence de vie intime,  son laisser-aller . . .  peur et pitié envolées et mon indifférence assumée.

Il me dit de ne pas me tracasser, qu'il sera bientôt mort, je lui dis" que je ne me tracasse plus de notre échec, que j'essaie de me reconstruire, même s'il m'est difficile de faire confiance,  difficile d'oser me projeter, qu'il m'a interdit d'avoir des désirs, et qu'il a nourri par ces menaces, cette crainte d'oser avoir envie et d'avoir peur de demander quoi que ce soit, qu'il m'envoyait ch*, qu'il me menaçait  . . . 

Il me dit qu'il me demande pardon, il se traite de c* et gémit qu'il le restera à mes yeux, (syndrome calimero) je lui explique que c'est pardonné, mais que je n'oublierai pas. Il me dit qu'il reconnait ces tords et que quelqu'un qui reconnait est juste, je lui dis que lorsqu'on reconnait , il faut faire la suite et que ça lui permettrait d'offrir cela à une éventuelle copine . . . Il me dit que je lui ai appris comment on aime, je lui réponds que je ne le crois pas car il a été sa seule priorité, et qu'en couple il a vécu et pensé comme un célibataire, profitant juste des avantages domestiques.

Il continue à dire qu'il m'aime, je continue à lui dire qu'il se trompe, qu'il n'a aimé que le confort  matériel et domestique  que je lui ai amené. Il continue à dire qu'il comprend maintenant le c* qu'il a était, je lui dis que c'est sa situation : "être malade et seul" qu'il lui fait croire ça.

Psychologiquement, je saisis son attitude: il est seul, malade, sans voiture (planter en état d'ébriété) plus de permis ( retrait), personne pour lui faire le ménage (et du coup un vrai capharnaüm) personne pour lui préparer de bons petits plats ( lorsque l'on n' a cuisiné que dans ses rêves, ou dans ses mensonges). 

Mon store est baissé depuis longtemps, plus rien ne m'atteint ni ne me touche le concernant. 

Avoir lâcher-prise et avoir pu lui dire tout ce que JE ME DEVAIS DE LUI DIRE m'a profondément libéré, j'ai vidé  ce sac à dos qui ne m'appartenait pas, et qui était trop lourd pour moi. 

Sam




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire