Le karma

Durant mon périple estival, j'ai appris que mon premier (ex) conjoint était touché par un  cancer.

Comme le deuxième (ex) conjoint est traité pour un cancer depuis bientôt 8 ans . . . je me suis dit, l'espace d'un instant et non sans ironie, qu'il ne faisait pas bon d'avoir été marié avec moi. Puis ce moment disparu, j'ai aussitôt pensé . . .  tiens, tiens le karma est passé par là.

Se peut-il que le fait d'avoir été ce qu'ils ont été tous les deux puisse être l'addition qu'ils payent, aujourd'hui ? ! ?

Ils ont  été ni père, ni mari, juste dans un besoin d'être bien conforme à l'image qu'on offre à la société ( marié avec des enfants) . Égoïstes, ils se sont toujours fait passer en premier, en toutes circonstances . . . Et pourtant, ils ont été les premiers à proposer la vie à deux, le mariage . . .   Et si, dans la majorité des cas, les mères privilégient le soin apporté à  leurs progénitures et leur conjoint avant de penser à elle, c’est loin d'une majorité d' hommes, et ces deux font bien partis de cette catégorie.

J'ai naïvement cru, à l'époque, qu'opter pour l'alternative:  partenaire de vie, au lieu de célibataire était synonyme de partage. D'autant qu'avec l'image du couple parental ( . . . mon paternel avant-gardiste dans le domaine de l'anti-machisme et le féminisme chevillés à l'âme . . . ) j'avais rêvé ma vie de couple ou chacun participe, chacun respecte l'autre, ou la communication prime, ou le soin apporté à l'autre est réciproque, ou l'éducation des enfants n'est pas uniquement le job de madame, pas plus que  la gestion de l'intendance quotidienne, ( le féminin de « assis devant la télé » n’étant pas « debout devant la cuisinière »), ou la tendresse et l'attention n'est pas tabou,  et ou la procréation  ne représente pas l'essentiel de la sexualité. 

J'écrivais plus haut, naïvement, parce que je pensais vraiment que ce serait la norme, je ne pensais pas qu'on puisse être aussi personnel et  égoïste en choisissant le mariage ou la vie commune. J'imaginais que ces personnes choisiraient le célibat. 

Oui, mais voilà, l'image bien conforme qu'on offre aux normo-pensants, ( peur du jugement) n'est que la partie visible de l'iceberg . . . La vérité est bien ailleurs . . .  On veut des enfants, mais  seulement pour s'afficher dans la norme, comme tout le monde, certainement pas pour s'en occuper . . .  on désire s'installer avec une femme, mais juste pour le confort qu'elle amène, la cuisine, le ménage, toute la logistique qu'elle gère, et les mouflets qu'elle élève "seule" . . .  ça présente bien . . .  dans leur imaginaire c'est mieux que d'afficher " célib sans enfants" ce qu'ils auraient du assumer, parce que si ça fait bien à trente ans, c'est beaucoup moins valorisant passer la cinquantaine, et pire s'il est encore choyer par Môman ! ! 

Ma conviction est là, s'ils avaient eu un comportement respectueux,aimant, adulte, et responsable . . . peut-être que . . . 

J'ai pu mettre un terme aux mensonges, à la manipulation et aux éternelles déceptions, grâce aux divorces, mais je ne peux pas empêcher les déceptions et autres blessures à mes enfants, car eux ne peuvent pas divorcer de leurs pères.

Sam