dimanche 30 octobre 2016

C'est de la confiance que nait la trahison

Il y a quelques mois, j'écrivais le billet précédent, et j'étais très loin, à ce moment là, d'imaginer que l'incompréhension, puis la trahison et les blessures profondes que cela m'infligerait, serait le fait de la personne en qui j'avais une confiance presque aveugle.

C'est terriblement douloureux de s'être "mis à nu", d'avoir dévoiler tout un pan de sa vie en toute confiance et subitement de se retrouver dans le "box des accusées" avec un passé réinterprété et reproché.
A la souffrance de la trahison et de la perte de confiance s'ajoute des questionnements supplémentaires : si cette personne est capable de se servir de mon passé contre moi, si elle se permet de porter des jugements de valeur, en utilisant des raccourcis primaires, n'est-elle pas capable d'avoir étaler ma vie à des oreilles attentives, friandes d'histoires concernant la vie d'autrui.

J'avais déjà remarqué avec quel enthousiasme et quelle jubilation, ces personnes se plaisaient, malgré ma présence, à cancaner sur la vie d'untel ou de tel autre. Cette attitude propre aux personnes dont la vie est une éternelle routine, sans surprise et sans intérêt et dont le quotidien est insipide . . .
C'est souvent ce type de conclusion que j'établissais à l'encontre de quelques collègues de travail, Yvette, Sandrine, Malric et j'en passe,  qui se nourrissent de la vie des autres, excités et à l'affut du moindre ragot, qui se plaisent à colporter des rumeurs. Combien de fois, me suis je fait plaisir en leur disant : "Je te plains, dis donc, tu dois te faire royalement "chier dans ta vie" pour n'avoir que la vie des autres à t'occuper".

Forcément, mon empathie, mon incapacité à blesser gratuitement, à toucher sa susceptibilité, mon faux self, m'ont toujours permis de garder le contrôle, et d’éviter de tenir des propos blessants, malgré l'évident constat.
Pour avoir déjà pu vérifié que ma vie n'avait aucun secret pour eux, je n'ai pu qu'en conclure que mon quotidien alimentait leur conversation.
J'aurais pu, de très nombreuses fois, jouer à les écraser et  les humilier, avec une facilité déconcertante tant ils me tendaient des perches, mais je n'ai jamais ressenti un quelconque intérêt à agir ainsi.
Çà ne m'aurait rien apporter, et j'ai toujours pensé qu'on ne grandit pas en écrasant les autres.

Durant ces dernières mois, à aucun moment je n'ai pris des airs supérieurs, humilié qui que ce soit ou fait étalage de mes connaissances,  de mes compétences,  ou de mes diverses capacités et vitesse de compréhension.

La cruelle conclusion est là, j'ai payé  en responsabilité, la confidence d'un passé douloureux dont je suis la victime, et surtout ce que je suis, et que je n'ai cessé d'être depuis le début. Tout ce temps, pour prendre conscience que ce que je suis, n'est en rien compatible avec la relation telle que Pascal la concevait ? ? ?  . . .  en droit de me poser des questions.

J'ai offert ma confiance, dans tout ce qu'il y avait d'extrême, et je n'ai eu pour récompense qu'incompréhension, méchanceté, et humiliation . . .

L'ultime humiliation impardonnable me faire l’aumône de sentiments: me dire qu'il a encore beaucoup de sentiment pour moi.
Je ne retiens qu'une seule chose de cette phrase. Tu es une mauvaise personne, mais j'ai encore beaucoup de sentiment pour toi. J'aurais pu lui répondre, en lui demandant comment il avait fait pour aimer quelqu'un d'aussi "in-aimable" que moi, et pourquoi pendant deux ans et demi ???

Même s'il existe une chance que tout ceci n'ait été le résultat que de colères non maitrisées, donc possiblement excusables, tout est brisé, détruit, et  surtout irréparable.

Sam

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